Réuni hier à New York, sous la présidence de Barack Obama, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité la résolution 1887 en faveur du désarmement nucléaire. Ce texte, rédigé par les Etats-Unis, «appelle tous les Etats à négocier en vue d'une réduction des arsenaux nucléaires et à œuvrer à l'élaboration d'un traité de désarmement général et complet sous strict contrôle international».
Cet engagement est-il crédible ?
Sans négliger la portée symbolique de cette résolution, la position américaine n'est pas radicalement nouvelle et le président Obama n'a d'ailleurs pas manqué de citer Ronald Reagan, qui affirmait en 1984 : «Une guerre nucléaire ne doit jamais être livrée», ajoutant même, à propos des armes atomiques, «ne serait-il pas mieux de s'en débarrasser entièrement ?» Aux Etats-Unis, cette position n'est pas l'apanage des pacifistes et des antinucléaires. Des personnalités de premier plan, démocrates et républicaines, comme Henry Kissinger ou les anciens secrétaires à la Défense George Shultz et William Perry, se sont engagées, en 2007 et 2008, en faveur d'un tel désarmement. En juin, lors d'un discours à Prague, Barack Obama s'était déjà prononcé dans ce sens. Il appelait alors à «chercher la paix et la sécurité dans un monde sans armes nucléaires. Je ne suis pas naïf. Cet objectif ne sera pas atteint rapidement, peut-être pas de mon vivant.»
Pourquoi les états-Unis s’engagent-ils dans ce sens ?