Roger McGowen est encore vivant. A 45 ans, il moisit depuis vingt-deux ans dans un couloir de la mort du Texas. Comme 358 autres condamnés de la Polunsky Unit de Livingston, il attend son exécution, ou bien une révision de son procès. Il aimerait, si possible, ne pas être reconnu innocent post mortem.
Roger McGowen - encore vivant même si les deux décennies qu’il vient de passer dans le quartier des condamnés à mort lui ont bousillé la santé - est accusé d’avoir tué la patronne d’un night-club en 1986. Depuis, il clame son innocence. Comme il l’a fait lors de son procès en 1987, mais son avocat - qui arrivait saoul au tribunal et s’y endormait - était de mèche avec la police et l’accusation pour cacher des preuves et ignorer l’alibi de son client.
Personne ne conteste ces faits aujourd'hui, mais les arcanes de la procédure ont jusqu'à maintenant interdit toute révision du procès. Même si le temps presse, ceux qui se battent pour lui espèrent encore éviter à Roger ce qui est arrivé à Cameron Todd Willingham, exécuté au Texas en 2004, et qui vient d'être reconnu non coupable d'incendie volontaire (Libération du 5 septembre). Une commission de révision devrait officialiser prochainement l'erreur judiciaire. Une erreur qui émeut l'Amérique, laquelle soutient majoritairement la peine de mort mais n'admet pas qu'on tue des innocents.
Des enquêtes parallèles
D’innombrables condamnés à mort, revendiquant leur innocence, ont été exécutés au Etats-Unis depuis que la peine de mort a été rétabli