Une usine d'enrichissement est un élément clé de tout programme nucléaire, qu'il soit civil ou militaire. Que l'Iran ait caché jusqu'à présent l'existence d'une seconde usine «renforce la thèse de ceux qui pensent que ce pays cherche à se doter de l'arme atomique», constate le chercheur Bruno Tertrais, qui vient de publier le Marché noir de la bombe (Ed. Buchet-Chastel).
L'enrichissement de l'uranium constitue ce que les experts appellent une «technologie duale», à la fois militaire et civile. Que ce soit pour fabriquer une bombe atomique ou le combustible des centrales, il faut d'abord «enrichir» l'uranium naturel. Celui-ci est composé à 99,3 % d'U-238 et à 0,7 % d'U-235. C'est ce dernier isotope qui permet d'utiliser l'uranium pour produire de l'énergie - électrique ou explosive.
Les centrales civiles fonctionnent avec de l’uranium enrichi de 3 à 5 % en U-235. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) estime que de l’uranium peut être considéré comme étant de qualité militaire à partir de 20 %. Dans la réalité, les armes atomiques sont constituées d’uranium hautement enrichi (UHE) à 93 %.
Toute la difficulté de l’enrichissement est dans les premiers «pour cent», car passé 5 %, la progression est très rapide. En clair, il est difficile et lent de faire du combustible, mais relativement plus facile et rapide de passer du combustible à du militaire.
Il existe plusieurs techniques d'enrichissement de l'uranium, mais la plus courue aujourd'hui