La répression s'est poursuivie hier à Conakry, où étaient entendus des tirs sporadiques. Lundi, une manifestation de l'opposition contre la candidature du chef de la junte guinéenne, Dadis Camara (lire page de droite), à la prochaine présidentielle a donné lieu à un carnage commis par l'armée. Selon une ONG de défense des droits de l'homme locale, 157 personnes ont été tuées, vraisemblablement «des centaines» selon des sources diplomatiques. Paris a suspendu sa coopération militaire avec Conakry et appelle à des sanctions. L'ONU, l'Union africaine, l'Union européenne - qui doit tenir une réunion aujourd'hui sur le sujet - et Washington ont condamné la répression. Boubacar Biro Barry, un responsable de l'union syndicale guinéenne, nous a fait le récit, par téléphone, de la journée de lundi.
«Horrible». «Dimanche soir, le ministère de l'Intérieur a interdit toute manifestation au grand stade de Conakry du 28 septembre au 5 octobre. Le lundi matin, les leaders de l'opposition se sont retrouvés chez Jean-Marie Doré, leur porte-parole. Ils ont été rejoints par le commandant Tiéboro Camara, le ministre chargé des services spéciaux, de la lutte contre la drogue et du grand banditisme, qui leur a dit de reporter le meeting au lendemain. Mais c'était déjà trop tard, les gens affluaient au stade par milliers. Le ministre a alors donné consigne d'ouvrir les portes à la foule et de retirer les gendarmes. Il est entré avec les leaders de l'opposition. Quand ils s