Mountazer al-Zaïdi, le journaliste irakien qui avait projeté ses souliers sur George W. Bush en décembre 2008, fait des émules. Jeudi, alors qu'il dissertait sur l'économie mondiale devant un parterre d'étudiants de l'université Bilgi d'Istanbul, Dominique Strauss-Kahn a évité de justesse la basket balancée par l'un deux.

Stoïque, le directeur général du Fonds monétaire international, venu pour assister aux réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale, a poursuivi son intervention en gardant le sourire.

Le potache terroriste, qui était descendu des gradins en criant «FMI, va-t-en de la Turquie» a rapidement été maîtrisé par des vigiles qui l'ont sorti de l'amphitéâtre. Une dizaine de ses camarades ont également tenté de déployer une banderole avant de crier des slogans dénonçant une «collusion» entre le FMI et le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir en Turquie.

A l'instar des crémeux entartages qui ont rendu célèbre le Belge Noël Godin et fou furieux Bernard Henry Levy, le lancer de chaussures est en passe de devenir un nouveau mode de contestation populaire.

Le 3 février, les chercheurs en colère avaient ainsi mitraillé de grolles leur ministère de tutelle. La veille, le Premier Ministre chinois, Wen Jiabao, avait été pris pour cible par un jeune Anglais de 27 ans à l'université de Cambridge. Sans parler des diverses parodies hilarantes et autres jeux vidéos qui avaient suivi l'agression de Bush.

Le fait