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Libération
TRIBUNE

Gaza : une enquête aux effets boomerang

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publié le 1er octobre 2009 à 0h00

La commission dirigée par Richard Goldstone était mal partie. Sous pression des pays de l’Organisation de la conférence islamique, le mandat initial donné par les Nations unies était d’enquêter sur les crimes perpétrés uniquement par les forces israéliennes durant le conflit de Gaza l’hiver dernier. Mais l’ex-procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) s’est intéressé aux violations graves du droit international, indépendamment de la nationalité de leurs auteurs. Au final, le rapport de 575 pages n’épargne ni les forces armées israéliennes, ni le Hamas et autres groupes armés palestiniens, tous - à des degrés divers - accusés de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité.

Au même titre que l’aide humanitaire, les commissions d’enquête et la justice internationale participent à l’économie générale du conflit. Les belligérants et leurs alliés tentent de s’en servir pour criminaliser l’adversaire, asseoir la légitimité de leur cause et imposer leur vision dans l’espace public. Mais ces instruments ne sont pas toujours dociles. Ainsi, Richard Goldstone a fait dévier de sa trajectoire initiale le mandat unilatéral qui lui était confié, provoquant presque autant de réactions négatives à Gaza qu’auprès des autorités israéliennes. S’appuyant sur le principe de la complémentarité, Goldstone a mis désormais la balle dans le camp des belligérants, leur laissant la possibilité de sanctionner eux-mêmes leurs hommes qui se seraient rendus coupables de cr