Georges a rasé ses haies roussies par la chaleur du feu et planté des lauriers blancs pour remplacer les arbustes qui n'ont pas survécu. Au fond du grand jardin, la maison basse et blanche, d'où le regard s'envole vers la mer et les îles, n'a pas souffert. «C'est nous, et non les pompiers, qui avons sauvé nos maisons, avant de nous enfuir devant l'intensité des flammes», raconte ce professeur de grec à la retraite.
Avec son épouse, il a élu résidence à Grammatiko, un village de 1 500 habitants à 50 kilomètres au nord d’Athènes où ont été relevés les premiers départs des incendies qui devaient dévaster les hauteurs de la capitale, fin août dernier. La commune ayant déjà été menacée par des feux, le couple avait pris la précaution de forer un puits et d’installer une pompe fonctionnant avec une éolienne. Ils ont donc eu de l’eau. Tout le monde n’a pas eu cette chance . Sur les hauteurs d’Athènes, les forêts de pins et les oliveraies centenaires ont été réduites, cet été, en cendres.
Athènes a brûlé, et il y a fort à parier qu’Athènes brûlera encore si les leçons ne sont pas tirées en toute sérénité. Car les polémiques sur les incendies ont secoué la campagne pour les législatives anticipées qui se joueront ce dimanche 4 octobre dans les urnes. La gauche dénonce l’incurie de la droite au pouvoir et les négligences de l’Etat. Et les écologistes (espèce encore rare en Grèce) accusent le «lobby du feu», ces promoteurs immobiliers qui profitent de la croissance sans fin de l