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Libération
Reportage

Irlande : voyage au bout du oui

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Seize mois après la victoire du non contre le traité de Lisbonne, le oui est favori du référendum organisé aujourd’hui. Pour les Irlandais, touchés de plein fouet par la crise, l’UE est désormais un secours.
publié le 2 octobre 2009 à 0h00

Les drapeaux noirs frappés d'une harpe blanche, emblème de la Guinness, la bière préférée des Irlandais, flottent à chaque coin des rues de Dublin et supplantent presque les pourtant innombrables pancartes «Votez oui» ou «Votez non» accrochées aux poteaux et aux réverbères. Sur Grafton Street, la rue la plus commerçante de la capitale irlandaise, un attroupement se forme devant un magasin de vêtements branchés. Dans la vitrine, le bassiste des Rolling Stones, Ronnie Wood, improvise un bœuf avec son fils, lui aussi musicien. Un peu en retrait, Jody Madigan, 27 ans, tente de distribuer les prospectus de «Generation Yes», un des nombreux groupes issus de la société civile qui tentent de convaincre les Irlandais de voter oui au nouveau référendum sur le traité de Lisbonne. Mais la foule est bien plus intéressée par Ronnie Wood, à Dublin pour participer aux célébrations des 250 ans de la Guinness.

«Il y a des jours comme ça», soupire Jody. Pourtant, le camp du oui semble avoir le vent en poupe et, même si l'écart avec le non s'est resserré pendant les derniers jours de la campagne, il reste encore en tête des sondages. Le dernier, publié dimanche dans le Sunday Business Post, donnait 42% au oui et 39% au non… avec 17% d'indécis. En juin 2008, le non l'avait emporté avec 53,4%, frappant de stupeur l'ensemble de l'Europe.

Aujourd'hui, Eamon Gilmore, leader du Labour, reconnaît que le camp du oui avait probablement fait preuve de «conde