Menu
Libération
Reportage

Grèce : après la colère, le dépit des urnes

Article réservé aux abonnés
La révolte de la jeunesse, en décembre 2008, n’a pas trouvé de débouché politique pour les législatives de dimanche.
Georges Papandréou en meeting le 1er octobre 2009 à Athènes (AFP Louisa Gouliamaki)
publié le 3 octobre 2009 à 0h00

Chara est retournée à ses chères études. Comme toute une génération d’Athéniens qui, en décembre, avaient manifesté violemment leur colère après la mort d’un adolescent abattu par un policier. La jeune habitante d’Exarhia, le quartier latin de la capitale grecque, est allée passer ses examens et s’apprête à intégrer le corps enseignant. Sa deuxième position sur la liste d’attente des reçus de l’équivalent grec du Capes lui donne une petite chance de se retrouver prof de français dans une école publique. Au mieux l’an prochain.

En attendant, il lui faut trouver de quoi payer ses factures. «Quand je suis allée au village familial, mon oncle m'a dit : "Voilà le numéro de téléphone du député du Pasok [le parti socialiste grec, ndlr]. Nous nous connaissons depuis longtemps, il va t'aider."Voilà, c'est comme ça que ça fonctionne chez nous, la politique.» Une affaire de famille, de clans, de régions et de réseaux.

Bombes. Dans ce contexte, la révolte de la jeunesse n'a pas pu trouver d'expression politique alors que le pays retourne aux urnes ce dimanche pour des législatives anticipées. Un scrutin, qui, si l'on en croit les sondages, devrait faire revenir au pouvoir la social-démocratie après cinq ans de purgatoire. «En 1968, en France, il y avait ce mot d'ordre qui disait "sous les pavés la plage", se souvient le sociologue Constantin Tsoukalas. Ici, nous avons eu les pavés, mais pas la plage.» Parce qu'il n'éta