«Impérialisme mégalomane» : pour le magazine brésilien d'opposition Veja, friand de titres au vitriol, le Brésil de Lula, pressé de devenir un acteur mondial, a rompu avec sa tradition de non-ingérence en ouvrant les portes de son ambassade à Tegucigalpa au président hondurien déchu, Manuel Zelaya. Victime d'un coup d'Etat et expulsé à la fin juin, Zelaya est rentré clandestinement au Honduras le 21 septembre. Et c'est un hôte encombrant.
Ignorant les consignes de Lula, il multiplie les appels à la désobéissance civile depuis l'enceinte diplomatique brésilienne, toujours assiégée par les forces du gouvernement de facto de Roberto Micheletti. Les cinquante partisans de Zelaya qui ont trouvé refuge avec lui dans l'ambassade ont pris le contrôle des lieux. Un journaliste du quotidien de São Paulo Folha a ainsi dû se soumettre à un contrôle de passeport effectué par un militant encagoulé à la porte de l'ambassade de son propre pays… Et n'a été autorisé à entrer qu'après intervention du chargé d'affaires, le seul diplomate brésilien présent.
«Rebelle». Lors d'une audience publique au Sénat, mardi, le ministre brésilien des Relations extérieures, Celso Amorim, a répété que le Brésil n'était pas au courant du retour de Zelaya. Mais il l'a défendu. «La communauté internationale juge utile sa présence au Honduras, a justifié Amorim. Si nous ne l'avions pas reçu, il aurait pu être arrêté ou tué, ou bien serait dans la montagne en train d'o