Ni le paludisme, ni la tuberculose, pas même le sida. Le matérialisme et le fondamentalisme religieux sont les deux principales «pathologies dangereuses» qui menacent l'Afrique, a déclaré le pape Benoît XVI en célébrant au Vatican la messe d'ouverture du synode sur l'Afrique, devant près de 200 évêques du continent. Cette fois, c'est vrai, le préservatif n'y pourra rien.
Selon Benoit XVI, «le matérialisme, combiné à une pensée relativiste et nihiliste» a été «exporté» par le monde occidental. Le pape occulte ainsi le fait que cela le place sur le même rang que le christianisme. A cet égard, a-t-il ajouté, «le colonialisme, terminé sur le plan politique, n'est pas du tout achevé», oubliant là encore la présence d'innombrables missionnaires parmi les colons.
Concernant le fondamentalisme religieux, Benoît XVI s'est inquiété que «des groupes qui se réfèrent à diverses appartenances religieuses se répandent sur le continent.» «Ils agissent au nom de Dieu, mais selon une logique opposée à la volonté divine, c'est-à-dire en enseignant et pratiquant non pas l'amour et le respect de la liberté, mais l'intolérance et la violence» a-t-il ajouté.
Concurrence spirituelle
Ces déclarations offensives ressemblent en fait à une tentative de reconquête du continent africain face aux percées de l'Islam et surtout des églises évangéliques, massivement financées par leurs maisons mères aux Etats-Unis
Le pape, qui avait effectué un voyage au Cameroun et en Angola en mar