Quelques jours avant le début de la récolte des olives, les arbres gisent à terre, leurs branches chargées de fruits presque mûrs, dans un champs situé en contrebas de Yitzhar, une colonie juive ultra-orthodoxe réputée comme l'une des plus extrémistes de Cisjordanie. «Ils ont massacré mes oliviers», se lamente Abed el-Muhmayn Asus, qui habite Burin, village palestinien proche de Yitzhar, en montrant ses arbres amputés - certains vieux de plusieurs décennies.
La semaine dernière, près d'une centaine de ses oliviers ont été détruits par les colons de Yitzhar, dont les toits sont visibles sur la ligne de crête qui surplombe son champ. C'est la quatrième fois qu'ils s'en prennent à ses arbres. Parmi l'enchevêtrement de branches brisées, des troncs calcinés et des boutures d'arbres témoignent des destructions précédentes. «Cette fois-ci, c'est la pire de toutes. Ils ont tailladé sauvagement les troncs verticalement pour qu'il n'y ait aucune chance que je puisse sauver les arbres», explique Abed. Il y a le manque à gagner - 20 000 shekels (3 650 euros) - liés à la vente des olives, mais aussi le dommage de la destruction des arbres, «inestimable», précise l'agriculteur : «Chaque olivier vaut plusieurs milliers de dollars. Leur destruction me ramène plus de dix ans en arrière.»
La récolte des olives, traditionnellement festive dans les Territoires, est, depuis la deuxième Intifada, l’occasion d’incidents avec les colons qui tentent d’intimider les