L'opposition guinéenne exige, comme préalable au dialogue avec les militaires putschistes, le départ du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, et l'arrestation des responsables du massacre du 28 septembre qui avait fait plus de 150 morts, selon l'ONU.
Le président burkinabè, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise guinéenne, avait proposé lundi à la junte et à l'opposition d'entamer «un dialogue politique» prochainement à Ouagadougou.
Réservant leur réponse, les principaux dirigeants de l'opposition se sont concertés mardi. Puis, au terme d'une réunion parfois houleuse, le Forum des forces vives (partis d'opposition, syndicats, société civile) a décidé qu'il ne participerait pas à une telle rencontre, tant que six de ses exigences ne seraient pas satisfaites.
Sans refuser le dialogue, l'opposition place ainsi la barre très haut. Le premier préalable cité est «le départ du chef de la junte, la dissolution du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte) et la mise en place d'un organe de transition qui désignera un gouvernement d'union nationale».
157 morts et 1.200 blessés
De jeunes officiers s'étaient emparés du pouvoir en décembre, au lendemain du décès du dictateur Lansana Conté qui dirigeait la Guinée depuis 1984. Neuf mois après, le 28 septembre, les forces de défense et de sécurité ont réprimé dans un bain de sang un immense rassemblement de sympathisant