Bonne nouvelle: tout irait pour le mieux au Darfour. Le week-end dernier, des délégations du Tchad et du Soudan, les deux pays impliqués dans le conflit, se sont rencontrées à N'Djamena. A l'issue de ces discussions, qui devraient se poursuivre à Khartoum, le communiqué commun a «réaffirmé la volonté des deux pays de coopérer pleinement et sincèrement pour le retour de la concorde et de la paix définitive conformément aux accords signés».
Le président de la commission de l'Union Africaine (UA), le gabonais Jean Ping, s'est réjoui mardi de cette avancée, soulignant «la valeur irremplaçable de l'apport attendu d'une normalisation tchado-soudanaise» dans le processus de paix.
L'ex-président sud-africain Thabo Mbeki, médiateur de l'UA pour la crise du Darfour, a déclaré jeudi que «la résolution du conflit au Darfour doit être apportée par les Soudanais eux-mêmes, et qu'elle ne peut et ne doit pas être imposée de l'extérieur».
Ce débordement d'optimisme laisse pourtant l'impression d'avoir raté un épisode. Reprenons donc au début:
Flash-back
A partir de 2003, le gouvernement central de Khartoum réprime dans le sang des mouvements de rébellion des principales ethnies du Darfour (Four, Masalit, Zaghawa) qui revendiquent une meilleure répartition des richesses. Tandis que l'armée bombarde la région, les milices arabes Janjaweed, à la solde du Khartoum, brûlent les villages et déciment les populations. Les estimations les plus sombres parlent de 300.000 morts tan