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Libération

2,7 millions d’électeurs ivoiriens en sursis

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Présidentielle . Les chiffres du recensement pour le scrutin de novembre alimentent la suspicion.
publié le 14 octobre 2009 à 0h00

En Côte-d’Ivoire, la population croît, mais la liste électorale se contracte. C’est le curieux phénomène, défiant la logique, qui suscite, ces jours-ci à Abidjan, des doutes quant à la possibilité d’organiser le scrutin présidentiel, prévu pour le 29 novembre.

La semaine dernière, la liste provisoire des électeurs a été remise solennellement par le Premier ministre (et ex-rebelle) Guillaume Soro au chef de l'Etat, Laurent Gbagbo. Elle a été établie au terme d'un long et coûteux processus d'identification de la population ivoirienne, confiée à une entreprise française, la Sagem. La facture est telle que certains experts affirment même que ces futures élections seront «les plus chères au monde».

Cette liste recense 6,38 millions d'«enrôlés» : il s'agit des personnes qui se sont présentées à des fins d'identification et ont été enregistrées. Mais, après diverses vérifications par les autorités ivoiriennes, seuls 3,6 millions sont considérés comme des électeurs indiscutables. Ce chiffre additionne 2,67 millions de «cas réglés» et un peu plus de 900 000 «nouveaux inscrits». Environ 50 000 personnes ont été écartées en tant qu'étrangers.

Reste un chiffre étrange et inquiétant : le cas des 2,75 millions d'enrôlés qui ne figurent encore dans aucune catégorie, comme autant d'électeurs fantômes, et qui restent à être examinés. «Ne s'agit-il pas, essentiellement, de personnes qui ont eu 18 ans depuis 2 000 et se retrouvent en âge de voter ?»se