Pourquoi parler aujourd'hui de la faim ? On croyait cette calamité insupportable finalement enrayée. Comment peut-on mourir de la faim au XXIe siècle ? Pourtant, tous les indicateurs montrent aujourd'hui que l'urgence est maximale. Un Terrien sur six est affamé. Plus d'un milliard d'hommes, de femmes et surtout d'enfants. Un chiffre d'autant plus inquiétant que les meilleurs spécialistes de la pauvreté avaient cru la faim révolue. Les famines en Inde et en Chine, récurrentes tout au long des siècles derniers, terminées. L'Afrique en quasi-équilibre alimentaire. Mais, l'embellie n'a pas duré. Comme toujours, les causes de cette aggravation sans précédent sont nombreuses et complexes. Les pays du Nord ont leur part de responsabilité mais les gouvernements du Sud aussi. Les aléas climatiques, féroces cette année, ont détérioré une situation précaire, mais tout n'accuse pas le réchauffement climatique. Surtout, la crise est passée, et comme toujours elle a davantage touché les plus pauvres dans les pays les plus pauvres. Moins de revenus pour le Sud, moins d'aide internationale, moins d'envois d'argent des immigrés vers leur pays d'origine. Ajouter à ce cocktail infernal des guerres latentes, de la Somalie au Pakistan. Faut-il pour autant désespérer ? Non. Le Nord a tous les moyens de sauver les populations menacées. Tout le monde reconnaît les dégâts faits par l'abandon des cultures vivrières au Sud. L'autosuffisance alimentaire est possible. La faim ne doit pas
EDITORIAL
Ne pas désespérer
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par François Sergent
publié le 15 octobre 2009 à 0h00
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