L'information est passée relativement inaperçue: mardi, le gouvernement de centre-droit de la Roumanie, pays membre de l'Union européenne (UE), est tombé, attaqué sur sa politique économique. Un nouveau Premier ministre a été nommé jeudi par le président Traian Basescu. Cet économiste indépendant, Lucian Croitoru, a été chargé de former un gouvernement, mais sa nomination a immédiatement été contestée par l'opposition, qui affirme disposer de 65% des sièges au Parlement.
Ce blocage institutionnel à Bucarest pourrait avoir des conséquences économiques importantes pour le pays. La Roumanie s'efforce en effet de tenir ses engagements pour bénéficier des nouvelles tranches du prêt de 20 milliards d'euros du FMI et de l'UE, qui doivent lui être versées entre octobre et décembre. Accordée au printemps, cette aide est sujette à conditions, notamment la mise en place d'une politique d'austérité et la réduction des dépenses publiques. Des objectifs que Lucia Croitoru a réaffirmés dès sa nomination en soulignant la nécessité de respecter les critères de Maastricht.
Le FMI, qui devait se rendre à Bucarest en fin de semaine prochaine, a d'ores et déjà reporté sa venue, faute d'interlocuteurs. Pour le président Basescu, il y a donc urgence: «Aggraver la crise politique commence à avoir des effets économiques. J'appelle les partis à comprendre que la Roumanie a rapidement besoin d'un gouvernement efficace». Mercredi, il s'était fait encore plus alarmiste: «nous risquons de nous