Morgan Tsvangirai, le Premier Ministre du Zimbabwe, a annoncé vendredi qu'il boycottait le gouvernement d'union en raison de l'emprisonnement de Roy Bennet, l'un de ses sympathisants. Précisant «ne pas se retirer officiellement», il a fait savoir dans une conférence de presse que son parti, le mouvement pour le changement démocratique (MDC), cesserait jusqu'à nouvel ordre toute collaboration avec le Zanu-PF, le camp du président Robert Mugabe.
Arrêté en février alors qu'il venait d'être nommé adjoint au ministre de l'agriculture, Roy Bennet est accusé d'avoir préparé un coup d'Etat contre Mugabe. Libéré sous caution il y a 7 mois, l'ancien fermier blanc a été de nouveau emprisonné en début de semaine et doit passer devant le tribunal lundi. Tsvangirai a dénoncé la «persécution» de son ami, après que l'UE ait exprimé la veille sa «profonde préoccupation», déplorant que «les abus à motivation politique persistent dans le pays». De leur côté, les Etats-Unis pointaient du doigt cet «exemple flagrant de l'absence d'état de droit au Zimbabwe».
Cohabitation difficile
Encouragés par l'Union Africaine, Tsvangirai et Mugabe avaient formé ce gouvernement de coalition en février après des élections désastreuses qui avaient mené le pays au bord de la guerre civile. Les deux rivaux s'étaient engagés à travailler ensemble pour redresser l'économie du pays.
Mugabe comptait sur Tsvangirai, qui figurait parmi les favoris pour le dernier prix Nobel de la paix, pour obtenir l