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Décryptage

Les Gardiens de la révolution attaqués de front

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En Iran, deux explosions, revendiquées hier par un groupe sunnite, ont fait 35 victimes, dont sept hauts gradés.
publié le 19 octobre 2009 à 0h00

C’est l’attentat le plus meurtrier jamais commis contre la direction des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime iranien. Il semble avoir été minutieusement préparé : deux explosions coordonnées ont frappé à la fois une mosquée de la petite ville frontière de Pischin, dans le Baloutchistan iranien, et un convoi de responsables des Pasdaran. Cette double attaque a tué 35 personnes, dont sept hauts responsables de ce corps d’élite, parmi lesquels le chef adjoint des forces terrestres, le général Nour-Ali Shoushtari, et le commandant de la province du Sistan-et-Baloutchistan. Selon la télévision publique, l’attentat a été revendiqué par le groupe radical sunnite Joundallah («Soldats de Dieu»). La double explosion a fait aussi une trentaine de blessés. Parmi les victimes, des chefs tribaux venus discuter avec les Pasdaran de l’amélioration des relations entre sunnites et chiites.

Pourquoi viser les pasdaran ?

Plus que jamais, les Gardiens de la révolution représentent l’épine dorsale du régime islamique, ce qui entraîne sa militarisation croissante. Même s’ils ne constituent pas un bloc homogène, ils sont d’une fidélité absolue au Guide de la révolution, l’ayatollah Ali Khamenei, dont ils constituent la garde prétorienne. A ce titre, ils ont participé à la répression des manifestations qui ont suivi la réélection, frauduleuse, de Mahmoud Ahmadinejad. Preuve de leur montée en puissance, ils devraient absorber bientôt le corps des Bassidji, ces volo