L’audace des caïds qui tiennent les favelas de Rio de Janeiro semble ne plus avoir de limites. Ces derniers sont parvenus à abattre, samedi, un hélicoptère de la police - tuant deux des cinq hommes présents à bord. Du jamais-vu, même dans un Brésil blasé par la violence. Une violence qui a repris de plus belle à Rio, deux semaines seulement après la désignation de la ville comme hôte des Jeux olympiques en 2016. Bilan officiel de ce week-end : 14 morts (les deux policiers et douze suspects présumés) ainsi que quatre personnes arrêtées.

Tout a commencé samedi à l'aube, lorsque deux favelas voisines, São João et Morro dos macacos (la «colline des singes»), entrent en guerre. «Le commando rouge», gang qui contrôle la première, part à l'assaut de la seconde, tenue par «Les amis des amis». Objectif : «prendre» les points de vente de drogue très prisés du Morro dos macacos, la favela étant située dans un quartier de classe moyenne, c'est-à-dire avec un fort potentiel de consommation de stupéfiants. «Je vis dans le coin depuis trente ans et je n'ai jamais entendu un échange de tirs aussi intense», raconte un témoin cité par le journal O Globo. De nombreux habitants ont dû quitter leur domicile par crainte des balles perdues.

Grâce aux écoutes téléphoniques, la police était au courant dès la veille de l'invasion imminente du Morro dos macacos mais n'est pas parvenue à l'éviter. «La favela a des centaines d'accès, nous ne pouvons pas tous les contrôler», a ju