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Libération
RÉCIT

Entre Londres et Bagdad, l'aller-retour express de 34 réfugiés irakiens

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Le fiasco du rapatriement par les autorités britanniques de demandeurs d'asile irakiens, la semaine dernière, prend une résonance particulière, alors qu'un charter franco-britannique doit renvoyer aujourd'hui des réfugiés Afghans vers Kaboul.
Le centre de détention de Colnbrook, où sont retenus une partie des réfugiés irakiens refoulés à Bagdad la semaine passée. (REUTERS/Peter MacDiarmid)
publié le 20 octobre 2009 à 14h59
(mis à jour le 20 octobre 2009 à 15h05)

44 demandeurs d'asile irakiens évacués de leur centre de rétention, emmenés à l'aéroport d'Heathrow à Londres, et embarqués dans un charter, à destination de Bagdad. L'opération, inédite depuis 2003, s'est soldée jeudi dernier par un fiasco. Arrivés sur place, 34 d'entre eux ont été refoulés par les autorités irakiennes et renvoyés au Royaume-Uni.

Les raisons ? Une opération mal organisée (les autorités de Bagdad n'étaient même pas au courant de l'arrivée du charter), et un refus plus général de cautionner la politique de Londres. Par le passé, des demandeurs d'asile avaient déjà été renvoyés dans le nord de l'Irak, supposé plus calme. Mais jamais à Bagdad et dans les provinces du sud, où règne encore une forte insécurité.

Le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés a d'ailleurs condamné la décision britannique, pointant les risques d'attentats suicide, de kidnappings et de violences sectaires. Les Irakiens, quant à eux, rechignent de plus en plus à accepter le retour de réfugiés menacés de mort dans leur pays.

100 livres

C'est le cas de d'Abu Yousif, 39 ans, ingénieur. Cet Irakien fait partie des dix personnes restées à Bagdad après l'atterrissage du charter. Le quotidien britannique «The Independent» est allé à sa rencontre, trois jours plus tard. Dans un témoignage accablant, il raconte son sentiment d'abandon. Alors que