On prend les mêmes et on recommence. Après un scrutin entaché de violences, de fraudes, et conclu par une piteuse invalidation de voix en défaveur du président sortant, Hamid Karzaï, la parodie de démocratie afghane s'offre un second round.
Ce n'est pourtant pas faute d'avoir tout tenté pour éviter de repasser par les urnes. Ban Ki-Moon en personne avait même été jusqu'à renvoyer le numéro 2 de la mission de l'ONU dans le pays, Peter Galbraith, coupable d'avoir publiquement dénoncé la mascarade électorale. Le mois dernier, Bernard Kouchner, cynique, avait souhaité «qu'il sorte de ces élections le gouvernement le moins corrompu possible.»
Langues de bois
De retour d'un week-end à Kaboul, le ministre des Affaires Etrangères a maintenant rejoint le bal des hypocrites occidentaux: «Le fait de faire un deuxième tour me parait très important, parce que c'est une preuve de démocratie, et donc que l'Afghanistan emprunte plus clairement le chemin de la démocratie, c'est une bonne chose», a-t-il dit.
Son homologue américaine, Hillary Clinton, a poursuivi le concert de louanges: «Après des semaines de recomptage et de nombreux débats sur les faiblesses du scrutin, les Afghans ont montré que leur processus fonctionne» a-t-elle osé, saluant «le courage, la patience et l'endurance des Afghans.»
Le 20 août, alors que les bulletins se vendaient dans la rue par paquets de cent, la participation a peiné à dépasser le tiers des inscrits. Aucun doute: le processus fonctionne, po