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Libération

Londres veut pister l’ADN des réfugiés

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immigration . Des tests pour vérifier l’origine des demandeurs d’asile suscitent l’indignation.
publié le 22 octobre 2009 à 0h00

L'objectif numéro 1 du Home Office (ministère de l'Intérieur britannique) était la discrétion. Pas d'annonce officielle, profil bas. Raté. A peine lancé, le «Human Provenance Project», une étude sur la possibilité d'identifier l'origine géographique exacte des demandeurs d'asile grâce à des tests ADN, est qualifié «d'hérésie totale» par les scientifiques.

«Horrifiant, naïf, mal foutu», spécialistes en génétique et en isotopes n'y sont pas allés de main morte en dénonçant ce programme dans le respecté magazine américain Science. L'idée du Home Office est partie d'un constat : ces dernières années, des réfugiés ont affirmé arriver de Somalie alors qu'en fait ils venaient du Kenya. Dans le cadre de sa politique de contrôle des frontières, le Royaume-Uni a donc imaginé que des tests ADN pourraient resserrer les mailles de ses filets. Pourtant le nombre des demandes d'asile n'est pas en cause puisque, selon l'Office national des statistiques, il est resté à peu près stable ces quatre dernières années. Au second trimestre 2009, 6 045 demandes ont été déposées.

Initié le 15 septembre et prévu pour durer jusqu'en juin 2010, ce programme se concentre sur l'obtention d'échantillons ADN (cheveux, salive, rognures d'ongles) mais, explique une porte-parole du Home Office, sur la base du «volontariat» de réfugiés «en provenance de la Corne de l'Afrique».

L'inspiration est probablement venue des Etats-Unis, où un programme pilote similaire avait ét