Menu
Libération

UE : la présidence Blair fait pschitt

Article réservé aux abonnés
Favori au début du mois pour devenir président du Conseil européen, le Britannique fait l’unanimité contre lui.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 22 octobre 2009 à 0h00

«Je ferai tout pour qu'une certaine personne ne devienne pas président du Conseil européen» des chefs d'Etat et de gouvernement. Vendredi, les journalistes qui entourent Jean-Claude Juncker, le Premier ministre du Luxembourg et président de l'Eurogroupe, comprennent immédiatement qui est visé : Tony Blair. Avant lui, le 10 octobre, le chancelier autrichien, Werner Faymann (social-démocrate), a méchamment taclé la candidature de l'ex-Premier ministre britannique : «Nous avons besoin d'un candidat qui n'est pas pour Bush, mais pour Obama.» La Belgique et les Pays-Bas ne veulent pas, eux non plus, que Blair, issu d'un pays eurosceptique, devienne président du Conseil. L'Allemagne, en sous-main, apporte son soutien à cette fronde. Pourtant, au début du mois, sa nomination paraissait quasiment bouclée. Que s'est-il passé ?

«Cramé». Cette nouvelle fonction de président du Conseil européen, créée par le traité de Lisbonne, attise les convoitises et suscite des craintes. Elle n'est pas vraiment définie : simple secrétaire général chargé de gérer l'agenda du Conseil ou véritable président de l'Union ? Beaucoup dépendra, en fait, de celui qui sera élu par les Vingt-Sept d'ici la fin de l'année, pour un mandat de deux ans et demi renouvelable une fois. Les petits pays, soucieux d'éviter que se mette en place un directoire des «grands» au sein du Conseil, soutiennent l'actuel Premier ministre néerlandais, le pâlichon Jan Peter Balkenende, qui ne risque