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«Pepe» Mujica, l’ancien rebelle bientôt président

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Uruguay . Opposant armé à la dictature, emprisonné durant treize ans, le candidat de la coalition de gauche pourrait être élu dès dimanche.
publié le 23 octobre 2009 à 0h00

Il adore parler de lui comme d'un verdulero («un marchand de quatre saisons») et habite dans une fermette située à quelques kilomètres du centre-ville de Montevideo, la capitale de l'Uruguay, où il cultive des fleurs. José «Pepe» Mujica est un homme politique atypique comme seuls les pays d'Amérique latine savent encore en générer, de Lula au Brésil à Mauricio Funes au Salvador. Il est en tête des sondages (environ 44 % des intentions de vote en sa faveur) avant le premier tour de l'élection présidentielle qui aura lieu dimanche dans ce petit pays (3,5 millions d'habitants) des rives du Río de la Plata.

Clandestinité. A 74 ans, Mujica, l'un des fondateurs du Mouvement de libération nationale-Tupamaros (MLN-T, extrême gauche), est le candidat du Frente amplio (le «Front large») une vaste coalition de partis de gauche qui gouverne le pays depuis 2004.

Il s'est opposé, les armes à la main, au pouvoir totalitaire montant puis à la dictature qui a sévi en Uruguay de 1973 à 1985. Il a d'ailleurs payé de treize années de prison - régulièrement torturé, encagoulé et soumis à l'isolement total - son engagement révolutionnaire. Quelques années avant son arrestation, il fait la connaissance de celle qui est toujours sa femme, Lucía Topolansky - plus connue sous le nom de «Tamara» dans la clandestinité - dans des conditions rocambolesques. Elle était secrétaire de l'agence bancaire que Mujica avait attaqué à la tête de son groupe de tupas pour procurer d