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Libération

Karadzic se défile à La Haye

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L’ex-chef des Serbes de Bosnie refuse de comparaître à l’ouverture de son procès.
publié le 26 octobre 2009 à 0h00

Le procès Karadzic commence mal. L’ancien dirigeant serbe de Bosnie a fait savoir jeudi qu’il ne comparaîtrait pas ce matin à l’ouverture de son procès. Arrêté en juillet 2008 après treize ans de cavale, Radovan Karadzic fait face à 11 chefs d’inculpation pour génocide, persécutions, extermination, terreur et prise d’otages, entre autres crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Psychiatre de formation et ancien poète, Radovan Karadzic nie tout en bloc. Il avait demandé dix mois supplémentaires pour préparer sa défense, qu’il assume seul. Cinq jours lui ont été accordés, par un Tribunal pénal international sur l’ex-Yougoslavie (TPIY) qui se sait en session de rattrapage aux yeux de l’opinion. Le procès de l’ancien président serbe Slobodan Milosevic s’était achevé par la mort de l’accusé deux mois avant le verdict et après quatre années de procédure.

Sceptiques. Le procès Karadzic s'ouvre donc aujourd'hui, avec ou sans l'accusé. Le TPIY a indiqué que ce procès, l'un des derniers qu'il aura à son actif, ne devrait pas durer plus de trois ans. La charge émotionnelle de cette journée ne sera pas si importante, puisque le principal intéressé, âgé de 64 ans, ne sera pas là pour répondre de sa responsabilité durant la guerre de Bosnie, qui a fait 100 000 morts entre 1992 et 1995. Parmi ces victimes, les 8 000 musulmans bosniaques massacrés à Srebrenica, en juillet 1995, le plus grave crime de guerre jamais commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mond