Un singe s'est posté sur un balcon du dernier étage de la maison d'hôtes Bekhtar, errant au milieu de débris carbonisés. Le rez-de-chaussée est détruit sinon quelques murs et montants de porte. Devant une guérite aux vitres cassées, un bandeau en plastique rouge et blanc, «Crime Scene : Do Not Cross», pend, déchiré, au-dessus d'une flaque de sang.
Il était 5h30, hier, lorsque trois hommes armés de kalachnikov ont pénétré dans la maison d'hôtes du centre de Kaboul, où logeait une vingtaine d'employés des Nations unies. Au terme d'une bataille rangée de près de deux heures, 12 personnes, dont six employés étrangers de l'ONU, ont trouvé la mort. Plusieurs policiers et neuf membres de l'organisation internationale, dont un Français, ont été blessés. Christopher Turner, un Américain employé par une société afghane était là au moment de l'attaque. Il a vu l'un des assaillants. «Il portait une veste kaki comme celle des soldats afghans, témoigne-t-il. Il semblait jeune, entre 20 et 30 ans. Ils ont ouvert le feu immédiatement. Quelques minutes après, il y a plusieurs explosions. Ils avaient lancé des grenades.»
Roquettes. Paniqués, les résidents de la maison d'hôtes, qui dorment dans les étages, se précipitent dans les escaliers. Le rez-de-chaussée, en feu, est envahi par la fumée. Certains se réfugient à l'arrière du bâtiment, dans une laverie qui donne sur le jardin, en hurlant «On va tous mourir ! On va tous mourir !». Trois gardes ripost