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Libération

Les cadeaux de Merkel 2 pas du goût de la CDU

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Allemagne . Investie sans faire le plein des voix de son camp, la chancelière est décriée sur ses choix fiscaux.
publié le 29 octobre 2009 à 0h00

Le tournant libéral du nouveau gouvernement d’Angela Merkel fait grincer les dents au sein même de sa majorité. La chancelière, qui était hier soir à Paris pour rencontrer Nicolas Sarkozy avant le sommet européen, sait qu’elle devra tenir compte de cette grogne. Lors du vote d’investiture, hier au Bundestag, elle n’a pas fait le plein dans son camp, n’obtenant que 323 voix alors que la CDU et les libéraux du FDP disposent de 332 députés au total. Au moins 9 ont donc fait défection, probablement au sein de la CDU-CSU, la propre formation de la chancelière. Les barons régionaux du parti, notamment, craignent de payer l’essentiel du cadeau fiscal de 24 milliards d’euros promis par Merkel et Guido Westerwelle, le chef du parti libéral et nouveau ministre des Affaires étrangères. La CDU et le FDP avaient promis de baisser les impôts. Mais dans le contexte de crise, ces promesses sont très contestées.

L’institut d’analyse de la conjoncture DIW, proche des syndicats, redoute qu’une partie des baisses annoncées ne finissent dans le bas de laine, sous forme d’épargne, et ne profite pas à la reprise. L’institut Ifo, proche du patronat, juge au contraire les baisses d’impôts plus efficaces que les plans de relance, qui ne profitent eux qu’à un nombre restreint de secteurs.

Mais ce sont surtout les Länder conservateurs qui traînent des pieds, notamment ceux économiquement faibles comme la Sarre, dont le ministre président, Peter Müller, assure qu'on n'est pas «au bout des débats».