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Libération

Du rififi chez les Frères égyptiens

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publié le 30 octobre 2009 à 0h00

Ça barde sec chez les Frères musulmans. Pire : ça se sait. D'ordinaire, la confrérie, théoriquement interdite mais tolérée, est une adepte du secret. En cas de tempête interne, l'organisation islamiste à l'autodiscipline légendaire excelle à donner le change et à serrer les rangs, afin de ne pas donner prise à une fitna (sédition) qui risquerait de l'affaiblir. Mais la guerre intestine que se livrent sa vieille garde conservatrice et son courant réformateur s'étale désormais à la une des journaux. Lundi, un célèbre talk-show de la télévision égyptienne faisait état de la démission de Mahdi Akef, 81 ans, septième guide suprême de la confrérie fondée en 1928. Information d'abord vigoureusement démentie, puis partiellement admise le lendemain par l'intéressé, qui a expliqué avoir «allégé ses fonctions» en «délégant ses prérogatives» à son adjoint, Mohamed Habib, à peine plus jeune que lui et largement plus conservateur. «Les gens en Egypte ne sont pas habitués à ce que quelqu'un quitte un poste de direction suprême de son propre gré», a expliqué à l'AFP le vieux guide, dans une allusion sibylline au chef de l'Etat, Hosni Moubarak, que beaucoup souhaiteraient voir lui aussi passer la main.

Au cœur de la discorde islamiste, le débat sur l’entrée à l’Irshad, le conseil de guidance de la confrérie, d’Essam el-Erian, chef de file des réformateurs. Les divisions chez les Frères ne sont pas récentes, mais elles sont devenues éruptives avec les législatives de