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Bogotá ouvre ses bases aux yankees

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Colombie. L’accord de vendredi permettant aux États-Unis d’utiliser sept centres militaires inquiète la région.
Signature de l'accord colombo-américain à Bogota le 30 octobre. (REUTERS)
publié le 31 octobre 2009 à 0h00

Il n’y aura eu qu’une photo officielle, prise à huis clos. Vendredi au petit matin, en l’absence de journalistes, les autorités colombiennes ont signé l’accord qui ouvre les portes de sept de leurs bases militaires aux troupes américaines. Jusqu’au bout, les ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de la Défense, qui ont apposé leur paraphe à côté de celui de l’ambassadeur américain, ont refusé de discuter du texte controversé, qui prévoit officiellement une aide technique dans la lutte contre la drogue et les guérillas d’extrême gauche. Son contenu est censé être rendu public la semaine prochaine.

Sommet. «La Colombie est devenue un pion de la stratégie de domination américaine», a déploré le sénateur opposant Enrique Robledo. Ses protestations, comme celles de la gauche latino-américaine, sont restées vaines.

Depuis août, les voisins de la Colombie s'inquiètent des conséquences de l'accord. Au cours d'un sommet extraordinaire de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) en Argentine, le président vénézuélien, Hugo Chávez, avait exposé des extraits d'un «livre blanc» du Pentagone faisant de la Colombie une base avancée en Amérique du Sud. Depuis Palanquero, base concernée par l'accord, un avion de transport de troupes «peut couvrir le continent entier avec un seul ravitaillement», analysait le document. Les alliés de Chávez, l'Equatorien Rafael Correa et le Bolivien Evo Morales, mais aussi le pondéré Brésilien Lula da