Nicolas Sarkozy espère que l’UE va bientôt pouvoir affréter et financer des charters pour reconduire dans leur pays les sans-papiers. A l’issue du sommet européen de Bruxelles vendredi après-midi, le Français était manifestement ravi que ses partenaires aient repris à leur compte cette proposition qu’il leur avait soumise dans une lettre datée du 23 octobre et cosignée par Silvio Berlusconi, le président du Conseil italien.
La Commission, selon les conclusions du sommet, devra examiner «la possibilité d'affréter régulièrement des vols de retour communs financés par l'agence Frontex», l'organisme chargé de coordonner la surveillance des frontières extérieures de l'Union. «Personne n'aurait pu imaginer, il y a quelques années, que des gouvernements de gauche, de droite, du Sud et du Nord se mettent d'accord sur le principe que quelqu'un qui n'a pas respecté les règles doit être ramené chez lui par avion, par train ou par tout autre moyen de façon digne», s'est réjoui Sarkozy, qui a récusé l'usage du mot «charter» : «J'emploie les mots de retour groupé européen.» Il espère désormais que les Vingt-Sept iront «plus loin» : «Je veux des gardes-frontières européens.»
Ces «retours groupés», pour reprendre l'euphémisme présidentiel, ne sont pas une nouveauté : depuis une décision d'avril 2004, les Etats membres peuvent se regrouper pour reconduire vers un ou des pays des étrangers en situation irrégulière. Pour les pays les