Trois vieux messieurs, trois retraités de la guerre froide sur fond de rideau lamé argent… La fondation Adenauer, proche de la droite conservatrice allemande, a lancé samedi à Berlin le coup d'envoi des festivités pour le 20e anniversaire de la chute du Mur en réunissant Helmut Kohl, 79 ans, George Bush père, 85 ans, et Mikhaïl Gorbatchev, 78 ans, dans un théâtre habituellement dédié à la musique.
Les trois hommes, en fonction au moment de la chute du Mur, ont estimé que l'unité allemande n'aurait pas été possible sans leur bonne entente, même si le Mur est tombé «sous la pression de la population». «Les événements de 1989 n'ont pas été initiés à Bonn, Moscou ou Washington, a rappelé Bush, mais dans les cœurs et les esprits de gens privés trop longtemps des droits que Dieu leur avait accordés.»
Dans un long discours, Gorbatchev a rappelé le scepticisme qu'il partageait avec Thatcher et Mitterrand au sujet de l'unité allemande. «Thatcher, Mitterrand et moi nous étions d'accord pour penser qu'il fallait deux Allemagnes… Je suis désolé Helmut, au début, nous n'avions pas de bonnes relations», rappelle l'ex-numéro 1 soviétique. En 1986, Kohl l'avait comparé à Goebbels, ce qui avait durablement affecté leur relation. «L'unité allemande, ce sera un sujet pour le XXIe siècle», estimait Gorbatchev encore en juillet 1990. Trois mois plus tard, Bonn et l'ex-RDA signaient le traité d'unification. «Jamais je n'aurais pensé que