La petite salle du Grand casino de l’hôtel Intourist, à Batoumi, ne compte qu’une dizaine de tables de jeu. Mais, derrière chacune d’entre elles, on trouve des hommes d’affaires et des touristes turcs venus de l’autre côté de la frontière, à une trentaine de kilomètres. Ici, on joue en dollars, autour de bières, dans un anglais approximatif. Ce genre de scènes, les autorités géorgiennes aimeraient les multiplier pour faire de Batoumi un centre régional du tourisme du jeu.
Les officiels locaux le reconnaissent eux-mêmes : il sera difficile de développer le tourisme balnéaire en Adjarie, la région autonome dont Batoumi est la capitale, comme elles l'avaient d'abord imaginé. Son climat pluvieux, ses plages de galets et les tankers qui mouillent dans le port ne peuvent guère attirer d'autres touristes que les Géorgiens ou les Arméniens. Du coup, est apparue l'idée de faire de Batoumi une ville du jeu. «C'est l'une de nos trois orientations principales. Avec la Turquie, l'Iran et l'Azerbaïdjan, nous avons près de 200 millions de voisins musulmans qui ne peuvent pas jouer chez eux car les casinosy sont interdits», s'enthousiasme Vaja Diasamidzé, adjoint du département au tourisme du gouvernement d'Adjarie.
Les allées et venues entre la Géorgie et la Turquie sont facilitées : depuis 2006, les visas ne sont plus nécessaires pour les courts séjours, et depuis 2007, l’aéroport de Batoumi possède le statut d’aéroport domestique turc. Deux aéroports sont en service, un troisième