Depuis quelques jours, et seulement quatre semaines après la désignation de Rio comme ville organisatrice des Jeux olympiques, Rio 2016 évoque étrangement les films New York 1997 et Los Angeles 2013 de l'Américain John Carpenter, décrivant un futur apocalyptique où des mégapoles sont livrées aux organisations criminelles. Diffusées dans le monde entier, ces images de guerre se sont superposées aux habituelles images du Corcovado, avec la statue du Christ qui domine la cité, ou des plages comme Ipanema et Copacabana : hélicoptère en flammes qui s'écrase sur un terrain de football, fusillades dans le labyrinthe des favelas, bus en feu en représailles aux incursions policières.
Spectaculaire, cette flambée de violence n'est cependant pas exceptionnelle à Rio. Si l'élection de Lula a permis à certains favelados de passer de la misère à la pauvreté, elle n'a pas permis d'éradiquer les affrontements entre narcotrafiquants. A Rio, trois clans se disputent toujours le contrôle des morros (les pains de sucre sur lesquels s'étendent les favelas) et des trafics qui y prospèrent : Comando Vermelho, Amigos dos Amigoset Terceiro Puro Comando. La ville est minée par une guerre opposant ces trois gangs, mais également les narcotrafiquants et la police dont les opérations quelque peu expéditives font de nombreux «dommages collatéraux», notamment ceux du Bope, le groupe d'intervention de la police militaire rendu célèbre par le fil