Une victoire sans panache, par forfait. Après avoir annoncé le contraire, la Commission électorale indépendante afghane a finalement annulé hier le second tour de la présidentielle, prévu samedi, suite au retrait d’Abdullah Abdullah, le concurrent du président sortant. Hamid Karzaï est donc réélu au terme d’un scrutin marqué par des fraudes massives et une participation inférieure à 40%. Le président n’a d’ailleurs pas pavoisé. Il n’avait toujours pas réagi, hier en début de soirée, à l’annonce de sa réélection.
Surveillance. Au pouvoir depuis 2002, Karzaï sait qu'il sera désormais sous surveillance constante de la communauté internationale. «Nous ne relâcherons pas la pression. Il est hors de question qu'il nomme des ministres corrompus ou refuse de réformer le pays. Sinon, nous réglerons le problème lors de la prochaine conférence des pays donateurs», prévenait, quelques jours avant l'annonce des résultats, un haut responsable des Nations unies. Hamid Karzaï devrait aussi payer le prix de son obstination à nier l'importance des fraudes commises lors du premier tour, le 20 août. «Il n'a pas fait preuve de beaucoup d'intelligence ces dernières semaines, explique un diplomate occidental. Il est isolé et victime de son entourage composé de vieux chefs de guerre qui font de la politique d'un autre âge. Il va falloir qu'il nomme des ministres jeunes et réformateurs.»
Affaibli, Karzaï ne pourra pas éviter de former un gouvernement d'union