Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé jeudi devant les dirigeants de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et du Fatah qu'il ne souhaitait pas briguer un nouveau mandat lors des élections générales en janvier prochain. Une décision refusée par le comité exécutif de l'OLP, qui affirme toujours soutenir Abbas.
Comment comprendre ces informations contradictoires? Abbas bluffe-t-il, ou a-t-il réellement l'intention de jeter l'éponge? Quelles seraient les conséquences pour le Fatah et l'Autorité palestinienne, et plus largement, pour le processus de paix dans la région?
Peut-on croire Abbas ?
L'annonce est inédite. Abu Mazen (son nom de guerre) avait déjà évoqué la possibilité de ne pas se représenter, mais en comité restreint. Cette fois, l'annonce en conférence de presse a un impact beaucoup plus important. «Il a fait cette déclaration publiquement, je ne l'imagine pas revenir sur sa décision», explique Julien Salingue, enseignant et doctorant au département de sciences politiques de l'université Paris 8 de Saint-Denis.
Il ne croit pas à la thèse selon laquelle Abbas effectuerait un coup tactique, visant à resserrer les rangs autour de sa personne en menaçant de se retirer. Pour lui, les causes de ce retrait sont multiples: une certaine lassitude, d'abord, chez un homme de 73 ans, lassé des conflits internes dans un parti exsangue.
Les tergiversations américaines