Contre la grippe, des gousses d’ail, du gras de porc et des citrons verts… Remèdes populaires, dont les prix montent en flèche sur les étals des marchés d’Ukraine, confrontée à une sérieuse épidémie de grippe depuis deux semaines. Dans l’ouest du pays, gros foyer d’infection, les hôpitaux sont envahis, les malades contaminent les médecins, et le système de santé, déjà désorganisé, étouffe sous le coup de l’affolement.
Selon le ministère de la Santé, plus de 255 000 personnes touchées par la grippe et des maladies respiratoires ont été recensées dans le pays et 95 patients sont morts. Malgré des déclarations contradictoires, seul trois cas mortels ont pu être clairement attribués au H1N1, même si l'Organisation mondiale de la santé (OMS) suppose que «la plupart des cas de grippe en Ukraine lui sont dus».
Conspiration. Accusé depuis des mois de faire l'autruche, le gouvernement ukrainien dirigé par Ioulia Timochenko a donc frappé un grand coup dès le premier cas mortel avéré, quitte à provoquer une panique générale. Partout dans le pays, les écoles ont fermé leurs portes pour trois longues semaines. Neuf régions ont carrément été placées en quarantaine, avec restrictions de circulation et contrôle des déplacements, et le dispositif pourrait s'étendre, selon la progression de la maladie. Des mesures extraordinaires, uniques en Europe, pourtant le nombre de malades et de décès est à peine plus élevé que l'an dernier à la même époque. Les rues se vident, e