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Libération

Les kidnappings de la CIA condamnés à Milan

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Italie . 23 ex-agents jugés pour des opérations secrètes.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 6 novembre 2009 à 0h00

Aucun des vingt-trois agents de la CIA condamnés mercredi par la justice italienne n’était présent dans le box au moment du verdict. Mais la sentence du tribunal de Milan est un véritable camouflet, même tardif, pour l’ancienne administration américaine de George W. Bush. Mercredi soir, au terme d’un procès de vingt-huit mois, les juges italiens ont en effet reconnu les membres des services secrets coupables de l’enlèvement, le 17 février 2003, de l’imam égyptien Abou Omar, dans le cadre des opérations secrètes organisées par la CIA après le 11 Septembre.

Immunité. Les agents condamnés écopent tous de peines allant de cinq à huit ans de réclusion, y compris Robert Seldon Lady, à l'époque responsable de la centrale à Milan. Deux citoyens italiens ont également été condamnés à des peines de trois ans de prison. En revanche, le directeur des services secrets militaires transalpins Nicolo Pollari, soupçonné d'avoir épaulé les Américains, a été relaxé. Il a été protégé par le «secret défense». Le chef de la CIA en Italie au moment des faits, Jeff Castelli, comme deux autres accusés américains, ont eux aussi échappé à la justice, au nom de l'immunité diplomatique.

Il n'en reste pas moins, qu'il «s'agit d'une sentence courageuse», s'est félicitée l'organisation de défense des droits de l'homme Human Right Watch. La cour de Milan a par ailleurs accordé un million d'euros de dommages et intérêts à Abou Omar, qui réside désormais à Alexandrie après quatre ans d