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Libération

Tohu-bohu dans les universités autrichiennes sur la réforme LMD

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par Christophe Danvers, Vienne, de notre correspondant
publié le 6 novembre 2009 à 0h00

Une odeur d’oignon et de tabac surprend le visiteur qui s’aventure ces jours-ci dans les couloirs de l’université de Vienne. Depuis deux semaines, les étudiants occupent l’amphithéâtre principal. Quelques étudiants dorment dans leur sac de couchage, allongés sur des bancs ou à même le sol, des gobelets en plastique avec un fond de soupe s’amoncellent sur les tables tandis que d’autres s’affairent, imperturbables, sur leur ordinateur portable. Ils relaient les derniers développements en continu sur un page Internet créé pour l’occasion, sur Facebook et Twitter.

Dans un pays où, il y a peu, le temps de grève moyen ne dépassait pas une minute par an, l’ampleur du mouvement surprend. Les étudiants des beaux-arts, soutenus par leurs professeurs, ont lancé la grève et ont été très vite rejoints par les étudiants de l’université de Vienne. En quelques jours, la contestation gagnait les principales facultés du pays. A l’origine du mécontentement, l’application du processus de Bologne et la mise en place du cursus dit LMD (licence, master, doctorat), incompatible, selon les étudiants des beaux-arts, avec la liberté qu’exigent des études artistiques. A cela s’ajoute la crainte de beaucoup d’étudiants de voir s’imposer un système de sélection à l’entrée du master. Mais à mesure que le mouvement grossissait, les revendications sont devenues plus générales : davantage d’argent pour les universités et libre accès aux études pour tous.

La gratuité des études et l’absence de concours d’entrée