Le mur de Berlin fut construit près de quinze ans après le début de la guerre froide et de l'instauration du Rideau de fer, selon l'expression de Winston Churchill, qui entérina la domination soviétique sur l'Europe centrale et orientale. Son ouverture, il y a exactement vingt ans, libéra ces peuples de l'autorité de Moscou mais l'effondrement de l'URSS n'eut finalement lieu que deux ans plus tard. La force du symbole est pourtant là : la chute du Mur marque la fin du communisme. Le système était exsangue. Mikhaïl Gorbatchev tentait de sauver l'URSS en lâchant son emprise sur ce que l'on appelait alors les pays du glacis. A raison, l'ancien leader de Solidarnosc et prix Nobel de la paix, Lech Walesa, rappelle que «le premier mur a été abattu à Gdansk». Dès le printemps 1989 la transition démocratique s'amorçait en Pologne. A l'été, le Rideau de fer s'entrouvrait en Hongrie pour des milliers d'Allemands de l'Est. L'irruption du peuple précipita les événements. En RDA, à l'automne, des foules de manifestants défilaient en criant «Nous sommes le peuple» avant que, d'un coup, le slogan devienne «Nous sommes un peuple». C'était en octobre à Leipzig. Un mois plus tard le Mur tombait sans aucune violence.
Victoire.«Nous avons gagné la guerre froide», se félicitait Vernon Walters, ambassadeur américain en Allemagne. La chute du Mur fut effectivement un événement majeur marquant, par une victoire sans appel du camp occidental, la fi