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Libération

La presse londonienne, nouvelle aire d’influence des oligarques russes

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publié le 9 novembre 2009 à 0h00

Dans les couloirs feutrés des maisons d'enchères Sotheby's et Christie's, dans les boutiques chics de Sloane Street ou les allées kitsch du grand magasin Harrods, les «spassiba» sont bien plus fréquents que les «thank you». Le russe y est la langue dominante, au point que la maîtriser est devenu un argument de poids pour décrocher un emploi de simple vendeuse à Londres. Ou d'agent immobilier. Les belles maisons géorgiennes qui décorent les squares manucurés du quartier de Belgravia abritent de plus en plus de familles russes, dont les rejetons étudient dans les pensionnats chics de la campagne anglaise.

Depuis une vingtaine d’années, les Russes fortunés, ces fameux oligarques, ont choisi Londres comme résidence de choix. A un saut d’avion - privé le plus souvent - de Moscou, la capitale britannique accueillerait, selon les statistiques, entre 200 000 et 300 000 Russes, au point d’avoir acquis le surnom de «Moscow on Thames» (Moscou-sur-Tamise). Au début, ce sont les opposants au régime de Boris Eltsine, puis de Vladimir Poutine, qui ont montré leur nez. Le plus connu est sans doute Boris Berezovsky. Puis, en 2003, en rachetant le Chelsea Football Club, Roman Abramovich s’est attaqué à un bastion anglais.

Et voilà le tour des médias. En janvier, Alexandre Lebedev et son fils Yevgueni, 29 ans, se sont porté acquéreurs du quotidien londonien The Evening Standard. Pour 1 livre sterling symbolique, l'ancien espion du KGB, aujourd'hui financier, magnat des