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Libération

La rechute du Mur

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Des chefs d’Etat aux anonymes, chacun va revivre aujourd’hui l’effondrement du symbole de la guerre froide. Une journée de commémoration historique au cœur de Berlin.
Les dominos qui symboliseront la chute du Mur de Berlin le 9 novembre, disposés le 8 novembre 2009 près de la Porte de Brandebourg. (AFP Axel Schmidt)
publié le 9 novembre 2009 à 0h00

Des visiteurs par centaines de milliers, des chefs d’Etat et de gouvernements par dizaines, un feu d’artifice et un mur qui s’effondre en bouquet final : jamais l’Allemagne n’aura célébré avec tant de faste le jour qui précipita sa réunification. Pour le dixième anniversaire, le service avait été minimum : dans la ville en chantier comme dans la société allemande, la fracture est-ouest était encore trop sensible. Vingt ans après, le Mur est entré dans l’histoire. Du Reichtag jusqu’à la Potsdamer Platz, une interminable procession de touristes a défilé tout le week-end le long des mille dominos géants qui redessinent le parcours du Mur. Les Allemands viennent en famille. Et les parents font de gros efforts de mémoire pour expliquer à quoi ressemblait, en 1989, le centre-ville de la capitale allemande désormais rutilant.

Le long du parcours, des écrans géants diffusent en boucle des images du sinistre « couloir de la mort » et des extraits des journaux télévisés de l’automne 1989. Le tout entrecoupé de publicités, dans une ambiance de kermesse avec choucroute et piste de luges pour les tout petits.

Comédiens. Au nord de la porte de Brandebourg, la foule déborde sur le périmètre du monument à la mémoire des victimes de la Shoah. Les vigiles débordés invitent poliment à la retenue ceux qui grimpent sur ces stèles dont ils ignorent le sens. Le contraste est saisissant, entre ces mille dominos multicolores, décorés par les enfants des écoles, et les 2711 stèles de b