Vainqueur des primaires du 25 octobre avec 53,3% des suffrages, Pierluigi Bersani a été intronisé samedi nouveau secrétaire du Parti démocrate italien (PD). «Un parti qui sera d'alternative plus que d'opposition», a promis d'emblée celui qui faisait figure de fidèle lieutenant mais qui, à 58 ans, est finalement appelé à jouer les premiers rôles et endosser la veste inconfortable d'adversaire principal de Silvio Berlusconi. Un an et demi après la sévère défaite de Walter Veltroni aux législatives et neuf mois après sa démission, le centre gauche retrouve un patron.
Originaire de la province de Plaisance, l’une des zones «rouges» et prospères de la péninsule, Bersani incarne la dernière génération de cadres de l’ancien Parti communiste. Fils de garagiste, diplômé de philosophie avec une thèse sur l’histoire du christianisme, il a gravi tous les échelons politiques, devenant en 1993 président du conseil régional d’Emilie-Romagne. Archétype du dirigeant communiste de l’Italie centrale devenu, après 1989, «démocrate de gauche» puis simplement «démocrate», il allie fortes convictions et vrai pragmatisme, fine connaissance des problèmes des entreprises autant que défense de la cohésion sociale.
Arrivé aux affaires en 1996, c’est tout naturellement que Romano Prodi, démocrate-chrétien mais pur produit lui aussi du modèle d’Emilie-Romagne, lui confie le ministère de l’Industrie. Revenu au pouvoir dix ans plus tard, «Il Professore» lui confie le portefeuille du Développement éc