Le Premier ministre cambodgien, Hun Sen, affectionne les éclats oratoires. Récemment, il avait ordonné aux militaires de tirer sur tout Thaïlandais qui pénétrerait sur le sol cambodgien au niveau du temple khmer de Preah Vihear, une zone contestée sur la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande. Les autorités de Bangkok avaient pris ces propos avec philosophie. Mais le dernier dérapage du chef du gouvernement cambodgien leur est resté en travers de la gorge : Hun Sen a nommé l’ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra conseiller économique de son gouvernement. Ce dernier est d’ailleurs arrivé mardi à Phnom Penh pour participer, aujourd’hui, à une réunion avec 300 économistes. Comme on pouvait s’y attendre, le Cambodge a formellement refusé hier d’extrader l’homme d’affaires qui vit en exil pour échapper à une condamnation à deux ans de prison dans son pays.
Abus de pouvoir. Après avoir patiemment enduré les déclarations de Hun Sen sur son «cher ami Thaksin» pendant plusieurs semaines, le gouvernement thaïlandais d'Abhisit Vejjajiva a finalement réagi après que la nomination est devenue officielle. L'ambassadeur thaïlandais à Phnom Penh a été rappelé à Bangkok. Tous les accords bilatéraux sont suspendus pour réexamen. Un accord-cadre sur une coopération conjointe pour l'exploration de gisements d'hydrocarbures dans une zone revendiquée par les deux pays dans le golfe de Thaïlande a été annulé.
Plus que la nomination de Thaksin, ce sont