Hôtels gérés par l'Etat, hôpitaux, centres psychiatriques. Autant de lieux qui peuvent cacher des «prisons secrètes» en Chine, selon l'organisation Human Rights Watch (HRW). Celle-ci a appelé jeudi Pékin à les fermer, dénonçant les atteintes systématiques aux droits de l'Homme dans ces lieux où des citoyens peuvent être détenus pendant des mois sans aucune procédure légale.
«L'existence de ces prisons secrètes au coeur de Pékin tourne en ridicule les déclarations du gouvernement chinois sur l'amélioration des droits de l'Homme et le respect des lois», a déclaré Sophie Richardson, l'une des responsables en Asie de l'ONG. «Le gouvernement devrait agir rapidement pour fermer ces endroits, enquêter sur ceux qui les dirigent et fournir assistance à ceux qui en ont été victimes», a-t-elle ajouté.
Pétitionnaires enfermés
Dans un rapport dévoilé jeudi, HRW précise que ces lieux de détention - dont l'existence est niée par les autorités - se trouvent dans des hôtels gérés par l'Etat, des hôpitaux et des centres psychiatriques. Rendant compte d'une enquête de terrain réalisée en avril et en mai cette année à Pékin et d'autres villes, l'organisation explique que la plupart des personnes retenues dans ces «prisons secrètes» sont des pétitionnaires.
Le système des pétitions, hérité de l'époque impériale, permet aux provinciaux de s'adresser au «centre» et de se rendre à Pékin auprès d'une administration spéciale s'ils s'estiment victimes d'injustices.
Vols et violences
Le porte-parole du ministère chinois