L’adhésion de la Turquie à l’Union européenne est une déjà très longue histoire. La Turquie a déposé sa candidature en… 1959. Il lui a fallu attendre 1999 pour que les gouvernements européens l’acceptent, lors d’un Conseil européen réuni à Helsinki. La Turquie doit désormais respecter trois critères - les «critères de Copenhague».
Un critère politique : le respect de la démocratie et de l’Etat de droit. Les réformes menées par Ankara sont impressionnantes : abolition de la peine de mort, réforme du système carcéral, avancées vers une véritable liberté d’expression, prérogatives constitutionnelles de l’armée revues à la baisse, reconnaissance de l’identité kurde, récente signature de l’accord de Zurich avec l’Arménie marquant un premier pas vers la reconnaissance du génocide, qui constitue, à mes yeux, une condition indispensable à l’adhésion… Du chemin reste encore à faire, mais les progrès sont certains.
Un critère économique : la capacité à intégrer le marché unique. Le dynamisme «à la chinoise» de l’économie de marché turque en fournit d’ores et déjà le gage.
Un critère juridique, enfin : la reprise de l’ensemble des législations et politiques européennes - «l’acquis communautaire». C’est l’objet des négociations d’adhésion, qui ont débuté en octobre 2005. Cette énorme masse réglementaire est divisée en 35 « chapitres », allant de l’agriculture à l’environnement en passant par les services financiers, la politique sociale ou les télécommunications, qu’on ouvre progressivemen