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Libération
Reportage

Okinawa ne veut plus être un paradis à GI

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Les habitants de l’île concentrant la plus forte présence américaine au Japon réclament le départ des soldats. Obama n’entend pas céder.
Lors d'une manifestation le 8 novembre à Ginowan, sur l'île d'Okinawa. (REUTERS)
par Par Michel Temman envoyé spécial à Okinawa (Japon)
publié le 13 novembre 2009 à 0h00

Etrange situation. Avec ses 140 îles, ses plages, son climat subtropical, sa culture, le chapelet insulaire d’Okinawa pourrait être un paradis touristique. N’était-ce la présence de 37 bases et camps militaires américains. Bien qu’elle représente 6% à peine de la surface du pays, l’île principale d’Okinawa accueille plus d’un tiers des 89 bases américaines au Japon. Tous les 10 ou 15 kilomètres, ce sont les mêmes grillages et barbelés qui jalonnent les mêmes paysages, les mêmes panneaux de mise en garde à l’ombre des cocotiers. Une situation que rejette aujourd’hui en bloc la jeunesse d’Okinawa.

Calicots. «Nous refusons que la base de Futenma, à Henoko, soit relocalisée dans la région de Nago [dans le nord de l'île]. Cette décision prise en 2006 par l'ancien gouvernement japonais n'est plus valable. Nous réclamons le départ de toutes les forces armées américaines de l'île», lance Hitomi Arakaki, 26 ans, militante de l'Association des citoyens de Naha pour la paix. Avec d'autres ONG, elle a participé, dimanche, à une manifestation antiaméricaine qui a rassemblé plus de 20 000 personnes autour de l'immense base militaire de Futenma. «Senso wa ya desu !» (Non à la guerre !), lisait-on sur les calicots des volontaires qui réclament «la fin de l'occupation».

«Les Américains agitent toutes sortes de menaces pour justifier leur présence ici : la Corée du Nord, la Chine, la Russie… Mais aucune ne justifie que nous soyon