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Libération

Un sous-secrétaire d’Etat italien rattrapé par les ordures de la mafia

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par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 13 novembre 2009 à 0h00

Beau-frère par alliance de «Peppe ’o Padrino», le chef camorriste Giuseppe Russo condamné à perpétuité pour homicide, le sous-secrétaire d’Etat italien chargé de l’Economie, Nicola Cosentino, est à son tour rattrapé par la justice. Agé de 50 ans, ce membre du gouvernement Berlusconi fait en effet l’objet d’un mandat d’arrêt, accusé en substance d’avoir participé à la «Gomorra» napolitaine, rendue célèbre par l’écrivain Roberto Saviano. Le parquet parthénopéen a demandé la levée de son immunité parlementaire.

Nicola Cosentino aurait favorisé le clan des Casalesi en facilitant l'activité dans le secteur des déchets de Michele Orsi, un entrepreneur véreux et lié aux parrains de Casal di Principe, qui a été éliminé en juin 2008. Dario De Simone, un ancien camorriste devenu «repenti», avait assuré dès 1996 que Nicola Cosentino «était à disposition» des clans et «qu'il ne pouvait refuser de faire des faveurs» aux boss, «ayant reçu le soutien de l'organisation criminelle à l'occasion des élections».

Malgré tout, le responsable, élu parlementaire à l'âge de 37 ans, avait réussi à passer entre les gouttes, devenant même sous-secrétaire d'Etat au printemps 2008. Mais les déclarations de cinq autres repentis ont relancé les soupçons. Désigné comme «le ministre des ordures» de la Camorra, l'homme d'affaires Gaetano Vassallo a notamment affirmé après son arrestation que Michele Orsi versait 50 000 euros par mois à Nicola Cosentino qui, en échange, aurait couvert