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Libération

La mauvaise traversée d’Israël d’une jeune étudiante palestinienne

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Conflit israélo-palestiniendossier
par Serge Dumont, intérim à Jérusalem
publié le 14 novembre 2009 à 0h00

Sans la paranoïa des gardes-frontière israéliens, personne n’aurait sans doute entendu parler de Berlanty Azzam, 21 ans. Mais le 29 octobre, cette étudiante née dans la bande de Gaza et résidant tout à fait légalement en Cisjordanie depuis 2005 a eu le malheur de croiser une patrouille. Et de subir un contrôle d’identité.

La jeune femme n’était pas spécialement inquiète, puisque ses papiers étaient en règle et qu’elle disposait d’un document officiel l’autorisant à traverser l’Etat hébreu pour se rendre dans les deux parties de la Palestine. Mais pour les gardes-frontière, tout cela était suspect. Les documents étaient forcément faux. Arrêtée, maintenue au secret, Berlanty Azzam n’a jamais eu l’occasion d’expliquer son cas. Au bout de deux jours, elle a été déportée sans autre forme de procès vers la bande de Gaza. Cela, alors qu’il ne lui restait que deux mois de cours avant de décrocher son diplôme en business management à l’université de Bethléem.

Une nouvelle bavure ? En tout cas, pour la première fois depuis longtemps, le cas de l'étudiante semble intéresser l'opinion israélienne. Parce que les services de sécurité de l'Etat hébreu ont reconnu que la jeune femme «ne représente aucun danger» et parce que le département juridique de l'état-major de l'armée avoue avoir commis une erreur en la déportant aussi rapidement. Une fois n'est pas coutume, plusieurs médias israéliens se sont d'ailleurs penchés sur «l'affaire Berlanty», et Kol Israël (la radio publique) lui a