Ces dernières années, New Delhi n'a cessé de dire que la rébellion maoïste constituait «la plus grande menace à la sécurité intérieure du pays». Cette fois, le gouvernement indien se prépare à une vaste offensive militaire pour reprendre le contrôle des territoires qui sont de facto sous son contrôle, dans les régions du centre et de l'est.
Baptisée «Green Hunt» ou «Chasse verte», cette opération devrait mobiliser plus de 70 000 policiers, paramilitaires et commandos dans six Etats de l’Union. Une première en quatre décennies d’insurrection. L’affaire est cependant loin d’être gagnée. Ceux qu’on appelle les naxalistes - référence au village de Naxalbari, d’où le mouvement était parti dans les années 60 - sont présents dans plus de la moitié des Etats du pays. Et leur zone d’influence ne cesse de grandir. Cette montée en puissance s’explique surtout par le manque de moyens et surtout de coordination des pouvoirs concernés.
«Gesticulations». Par endroits, la guérilla règne en maître sur de gigantesques enclaves de jungle où l'Etat n'ose plus mettre les pieds depuis des années. Ailleurs, elle est invisible, mais omniprésente. Dans ce contexte, les experts en sécurité sont sceptiques sur les chances de réussite de la fameuse offensive. «Ce ne sont que des gesticulations politiques destinées à montrer que le gouvernement fait quelque chose, estime Ajai Sahni, directeur du Center for Conflict Management. L'Etat n'a pas les moyens de lancer une